Je fréquente régulièrement les écoles secondaires qui veulent bien m’inviter à m’adresser à leurs élèves, sur des sujets pas toujours scientifiques et parfois pas très politiquement corrects. On m’invite par exemple à parler des tremblements de terre et de ma profession de géologue, géophysicien et ingénieur. Je parle aussi de l’islam à travers la dizaine de pays musulmans que j’ai visités. Certains enseignants, les plus braves, audacieux et téméraires, osent aussi m’inviter à exposer mon scepticisme sur le réchauffement global anthropique. Enseignants audacieux et téméraires , car ce que je raconte à leurs élèves sur l’évolution du climat, contredit leur enseignement et leurs manuels scolaires du Ministère des sports et loisirs. Je conclue néanmoins par « si vous avez une question là-dessus à l’examen final officiel du Ministère des sports, répondez ce qui est écrit dans votre manuel et confirmé par votre professeur, et non pas la réflexion déstabilisante mais critique donc responsable que je vous propose ici, ça vous évitera ainsi les ennuis subis par Galilée ». Mais ils ne savent même pas qui était Galilée. Comme les bons socialistes qu’on leur apprend à devenir, ils ont développé une confiance aveugle en leur gouvernemaman québécois, ses consignes, lois et règlements maternants, et sa ministre des ressources et des parcs, des faunes et flores de toutes sortes… aussi verte qu’insignifiante, Martine Ouellet, qui leur brandit le spectre maléfique des gaz de schiste (sic) – shale- dont elle serait bien mal à l’aise de devoir expliquer l’origine, l’exploration et l’exploitation, devant les mêmes élèves. Le peu de science sur les gaz de shale qu’elle a péniblement assimilée, lui provient d’un géologue de l’UQAM dont je tairai le nom, … comme l’ancienne Ministre de l’environnement sous Charest tirait ses avis environnementaux de son conseiller officiel, … Steven Guilbault!
La semaine dernière, dans le cadre d’une demi-journée consacrée aux métiers et professions, je m’adressais à des jeunes du secondaire 3 en présence d’une biologiste qui présentait également sa profession aux élèves et d’ un professeur d’histoire qui assistait aussi à la présentation. Je leur parle évidemment de la différence entre le scientifique, le technicien et l’ingénieur, des qualités et de la formation requises pour faire une carrière en génie, des salaires, de l’ordre professionnel qui encadre le génie etc… mais j’aime bien les interpeller en leur posant des questions comme par exemple ce qu’ils considèrent comme les grands défis technologiques pour les années à venir et sur les enjeux et problèmes environnementaux. Je ne peux éluder ce dernier sujet, car plusieurs des projets auxquels j’ai été associé, visaient à résoudre des problèmes de pollution des sols et nappes phréatiques ou d’approvisionnement en eau. On m’a aussi confié des projets liés à l’évaluation de l’aléa sismique pour des centrales nucléaires. J’aime aussi les mettre en situation en leur posant des problèmes concrets comme celui de la Centrale Gentilly 2 ou celui des grands barrages en rapport avec le risque sismique. Ainsi, la semaine dernière, je leur proposai le projet suivant.
On veut établir un port pour accueillir de grands paquebots de touristes le long du Saint-Laurent. L’aménagement projeté menace les sites de nidification d’environ 50 000 bernaches à queue rousse (ou bien elles existent, ou bien elles sont éteintes (Gaïa ait leurs âmes!) , ou bien je les créée, peu importe) . Le coût estimé pour la protection de leurs nids est d’environ 10 millions$ tandis que le coût total du projet est évalué à 40 millions$. Le port fournira du travail à une vingtaine de personnes à longueur d’année et on a estimé l’apport économique du flot de touristes ainsi généré, à environ 1,5 million$ annuellement. Quel devra être le sort des bernaches à queue rousse?
Ils sont presque unanimes à vouloir protéger les oiseaux coûte que coûte. Les 10 millions$ nécessaires à la protection de l’environnement faunique menacent pourtant sérieusement le projet. J’ai beau leur mettre des chiffres dans la balance, les emplois ainsi créés, le taux de chômage élevé dans la région, l’apport économique anticipé, personne ne leur a jamais parlé de cette balance dans les plateaux de laquelle il faut mettre les avantages économiques et sociaux d’un côté et les dommages environnementaux souvent inévitables de l’autre. Ils ont une vision manichéenne de la Terre, que leurs enseignants leur ont convertie en Gaïa, sur laquelle tout ce qui est « naturel » a droit de cité et donc préséance sur l’homme, lequel ils perçoivent comme un néfaste et impitoyable prédateur. Une balance à un plateau unique, donc toujours vainqueur, coûte que coûte. On ne leur a enseigné aucune notion d’économie mais depuis le primaire, on leur serine que leur Planète est inexorablement condamnée à une lente mais inévitable agonie, une apocalypse, si eux et leurs parents ne changent pas leurs habitudes de consommation. Un des élèves m’a même tenu tête dans son argumentation au point où je me suis cru un moment en présence d’un enfant de choeur écologiste, un activiste, futur prêtre de l’écologisme, qui défendait mordicus sa religion, résultat d’un lent mais efficace endoctrinement dans la nouvelle religion verte. C’est celle qui remplace désormais, grâce à la révolution tranquille, le caduque catéchisme dans nos écoles québécoises. Les cours fourre-tout comme Éthique et culture religieuse et Le monde contemporain sont, à la fin du secondaire, les engrais qui achèvent de fertiliser ce qui a été semé dans leurs jeunes esprits dès le primaire. C’est l’équivalent de la Profession de foi, la Communion solennelle, qui achevait autrefois notre conversion débutée quelques années plus tôt par la Première communion et la Confirmation – sans parler de la Confession où l’on s’accusait naguère des péchés de luxure, ou « contre nature », qui ont été remplacés maintenant par les péchés « contre la Nature » – un autre sarcasme pour mes deux amis lecteurs climato-alarmistes- . Tout cela bien sûr, encadré par un clergé aux soutanes vertes, largement gauchiste, formé par la majorité de leurs enseignants, des médias et des parents.
J’ai dit aux élèves que le mois dernier, dans le village de l’aménagement portuaire projeté, deux hommes, chômeurs depuis trop longtemps, ont fait des tentatives de suicide suite à celles infructueuses pour « dénicher » un emploi. Rien à faire; les 50 000 bernaches à queue rousse l’emportent toujours sur ces deux pauvres hommes.
Je tente pourtant d’éveiller chez-eux l’esprit critique en science et en environnement, leur conscience de citoyens, j’ai beau secouer leur aveugle foi écologiste, je leur parle de développement raisonnable, plutôt que durable, mais le mal – le bien selon leur religion- est déjà fait. Gaïa ait leur âme!
Excellent article!
Il n’y a aucune différence entre l’endoctrinement religieux à l’école dans les années 60 et celui de la religion verte d’aujourd’hui. Mêmes méthodes, même abrutissement collectif, même clivage de pensée, exactement la même chose.
Ton commentaire nécessite un développement: explique en quoi les méthodes sont les mêmes.
En quoi il y a abrutissement collectif. Explique ce que tu veux dire par »clivage de pensée ». Pour finir, explique moi en quoi c’est EXACTEMENT la même chose, car je crois personnellement que c’est plutôt le contraire.
Il y a écologie et écologie: écologie scientifique et écologie militante ou les « Écolos ».
Ce discours catastrophiste « écolo » est la plus grande imposture intellectuelle de notre temps, c’est le nouvel opium du peuple.
Les écologistes nous promettent de ‘sauver la Terre’, rien de moins….évidemment à la condition de suivre leur petit catéchisme, de croire à Gaia et à la ‘Terre-Mère’.
Pendant que l’on parle de créer un ‘état laïc’, on se fait berner et manipuler par un mouvement religieux: jamais une nouvelle religion n’avait réussi à infiltrer et contrôler aussi complètement les médias, les intellectuels et l’éducation.
L’écologisme militant est un piège et dans la dénonciation de cette imposture, de son irrationalité et de sa religiosité, la voix de Reynald Duberger compte parmi les plus importantes au Québec, sinon la seule, et il est important de l’appuyer.
Je suis déçu qu’on vous baillonne, beaucoup de gens devraient vous lire et réfléchir mais ils se contentent de suivre la pensée du troupeau et le même chemin….comme les grands troupeaux de caribous!
HI: Glad to see you are fighting the extremist saviors of mother nature. I suspect the birds would find another nearby love nest.. Part of evolution…even if the tails change color. Bye. Gabe
C’est un exemple planétaire du lyssenkisme. Ceux qui ne sont pas d’accord avec la pensée unique, au goulag – heureusement sans les conséquences subies par nombre de citoyens de l’ex-URSS!…
Ces jeunes, lorsqu’ils seront sur le marché du travail, subiront tout un choc. Celui de la réalité. Cette même réalité rattrape les gouvernements socialistes comme le PQ ici et le PS en France. Ces cancres de l’économie se rendent compte que l’argent ne pousse pas dans les arbres et qu’ils doivent rendre des comptes à leurs créanciers.
Dans le cas de l’écologisme vs l’économie, j’ai une question clé que je soumets à mes détracteurs. Est-ce que les avantages surpassent les inconvénients? La réponse est assurément « oui ». Malheureusement, comme vous le dites vous-même, l’endoctrinement est tel qu’ils sont incapable de faire la part des choses et de raisonner adéquatement.
J’aime bien votre exemple avec la balance pour démontrer ce qui est juste ou raisonnable. Pour ce qui est de l’idéologie et bien j’ai plus tendance à croire au balancier. De la façon dont je le vois, ceux qui son déraisonnable sont plus des idiots utiles. Il ne laisseront pas le balancier au neutre, il le pousseront d’un côté le plus haut qu’ils le pourront, en fessant cela, ils permettront au balancier d’aller aux plus haut du côté opposé.
C’est un peu ce qui se passe en Grèce, ils développent les ressource naturelle n’importe comment parce qu’ils ont besoin d’argent pour payer l’intérêt de la dette. Ils se sont servis de l’état pour financer leurs organismes et de la main de l’état pour bloquer les projets et les nationalisés en fessant cela, ils ont courus à leurs pertes. Au moins on n’est pas endetté comme la Grèce, il nous reste du temps
C’est décourageant, j’ai l’impression que les Québecois vont pousser le balancier le plus haut qu’ils le peuvent. Ils vont vendre les actifs de l’état à petit prix. Bref, une vente de feu. On ne peut pas se permettre d’être les premiers à flancher dans l’économie Canadienne. Mesdames Marois n’a pas de presse à billet pour étirer la sauce et messieur Harper vient de restreindre le chômage. Ça va être encore les anglais qui vont être boss et on va être des cheap labor. Calisse! l’ennemi d’un Québecois c’est vraiment un Québecois.
Tres triste de vous lire. A vous entendre tout developpement qui cree quelques jobs est excellent. Pourtant, si pour suivre votre exemple, les 50,000 oiseaux ne sont qu’un maillon de la chaine de la vie sur Terre. Quand Mao a fait tuer tous les oiseaux des villes, une plaie d’insectes a ravage les recoltes l’annee suivante. Si vous lisez un peu, vous vous rendrez compte qu’on ne peut modifier localement un environnement sans que des repercussions se fassent sentir ailleurs. Mais, cela est trop complique pour vous. Restez dans les annees 50 quand tout etait tellement mieux…
Comparer les éolienne à Mao est complètement farfelue. Mais en tant que bon gauchiste adepte de Gaïa, tous les moyens sont bons, n’est-ce pas?
Pas mal plus triste de vous lire. Mao et les oiseaux… Pathétique!!!
Très intéressant de vous lire Mr Du Berger. Avec des hommes comme vous, je peux me passer de nos médias médiocres de gauche!
Quelqu’un vas-t-il nous parler ,un jour, du pourquoi d’un tel endoctrinement. Mais où veulent-ils amener nos jeunes. Oui, ils veulent en faire une gang naïfs qui voteront pour la gauche. Mais je pense que c’est plus que cela.
M. Du Berger,
Vous auriez pu compliquer un peu cette réflexion scolaire : votre bernache à queue rousse se nourrirait de couleuvres brunes.
Ce fameux reptile, chouchou des écolos, qu’il faut protéger ici à coups de millions, bien qu’il soit abondant ailleurs en Amérique du Nord.
À vos thèse et l’antithèse il y aurait un dépassement prévisible au Québec : les autorités locales et le Gouvernement du Québec élaboreraient un projet de construction d’une île artificielle en eau profonde pour supporter deux quais de 300 m, une gare maritime et un éco centre axé sur la bernache et la couleuvre. L’accès à la rive sera par un pont doté d’un tramway.
Le tout coûterait environ 950 millions et le Québec exigerait, d’une voix unie, qu’Ottawa paye la facture.
Bien à vous,
Paul Stefanik