On me traitera peut-être de snobinard méprisant, mais je lance quand même ce billet provocateur dans ma nouvelle arène. Du temps d’Arthur Buies, ça s’appelait un pamphlet – non! un pamphlet ce n’est pas un dépliant, bande d’andouilles!- Finalement on a bien fait de m’écarter des Analystes, car je crois être meilleur scientifique que politique, caressant le fauve maladroitement, à contre-poil , sans attente ni conviction. À vous de rugir ou de ronronner.
Bien avant que nos politiciens québécois fassent finalement du Zoo de Québec un échec lamentable, en passant par une volière exotique pitoyable et un gouffre financier insondable, mes parents m’y amenaient souvent en piquenique familial. C’était à chaque fois une fête. Un des moments fébriles de cette journée était le repas des fauves. J’étais excité à la vue de ces grandes bêtes qui déchiraient de leurs puissants crocs ces gros rôtis et gigots, mais en même temps j’éprouvais de la pitié pour ces grands fauves en cage, qui rêvaient sans doute à leur liberté de jadis, dans leur savane d’origine. On les avait emprisonnés à jamais et pour le plus grand plaisir d’une autre espèce, laquelle osait appeler la leur, le « roi des animaux ». Ils avaient au moins une consolation: plus jamais ils n’auraient à chasser leurs proies. Ils bénéficiaient désormais d’un filet de sécurité sociale, une sorte de socialisme animal, avec système vétérinaire public payé et contrôlé par le zoo, à une seule vitesse! Le zoo leur assurait aussi un abri solide ainsi qu’une nourriture abondante et bien équilibrée, à heures fixes. Tout ça à une seule condition: qu’on demeure sagement en cage, sans la « brasser » et surtout sans mordre la main qui nourrit régulièrement et avec tant de générosité.
Les Québécois sont ces fauves en cage. Ils se sont laissés naïvement berner et enfin capturer, par leurs politiciens, puis ont docilement capitulé; ils ont finalement sacrifié leur liberté pour les steaks qui leur sont régulièrement et providentiellement lancés par ces politiciens, représentants pourtant élus de leurs prodigues gouvernemamans. Les Québécois ne chassent plus.
Pourtant, il y a à peine quelques mois, ces mêmes fauves québécois, soi-disant écoeurés par tant de gaspillage, se sont en apparence insurgés en tribu féroce et dans un élan spontané de révolte contre leurs maîtres, sont sortis dans la rue par dizaines de milliers pour dénoncer cette dilapidation de fonds publics de la part de leurs gardiens. Les gardiens du zoo Labeaume et Charest ont tôt fait de dompter ces fauves rebelles et les ramener en cage, paradoxalement comme des brebis dociles, en exploitant leurs deux seuls points faibles et sensibles: Du pain et des jeux! Nos redoutables et rugissants fauves québécois ronronnenent dès qu’on les caresse dans le sens du poil et qu’on leur présente leurs plats favoris, des Nordiques, de la Céline Dion et du Iron Maiden servis dans un beau Colisée tout neuf! Ils n’ont rien à foutre de cette tambouille indigeste pour eux que l’élite appelle pourtant la nourriture de l’esprit que sont les OSM, les Violons du Roy, les Louvre, les Palais Montcalm, Metropolitan Opera et Museum de tout acabit de NY et d’ailleurs. Car cette gastronomie demande un minimum d’effort intellectuel avant d’être apprivoisée, puis enfin dégustée, et non pas engloutie goulument comme ces grossiers morceaux de bidoche faisandée que leurs politiciens gardiens du zoo leur jettent avec mépris. On veut avoir du fun!! rugissent sauvagement les fauves dans leur cage! Ces fauves renoncent ainsi à devenir chaque jour un peu moins bêtes, un peu moins abrutis, puisqu’ils osent opposer la culture au sport professionnel et en l’exprimant maladroitement mais ouvertement dans leurs médias préférés. On n’a qu’à écouter leurs radios matinales pour s’en convaincre. Et même dans la quarantaine, ils adorent encore et surtout, la musique tonitruante que leurs rejetons de lionceaux encore immatures crachent à coups de boum boum mégadécibeliques dans les centres sociaux de leurs écoles secondaires, que le MELS d’un de leurs gardiens ose appeler « milieu de vie »! En même temps qu’à la culture, ils ont renoncé à la liberté. Ils sont désormais des lions béotiens, mais bien soignés et bien nourris. D’ailleurs leur gardien Labeaume s’est empressé de rectifier comme « multifonctionnelle » leur nouvelle et dispendieuse cage dorée que des médias incultes avaient osé appeler « culturelle ».
Mais il y a le gardien Harper qui menace de les faire sortir régulièrement de leur cage, pas pour manifester, mais pour les forcer à faire de l’exercice physique, plutôt que d’assoir leur gros steak obèse dans un fauteuil à 200$ la « shot » pour une « game »(sic) de Nordiques ou pour un « concert » (re-sic) de Iron Maiden.
Les gardiens Labeaume et Charest leur ont cette fois-ci lancé un sacré gros morceau de bidoche! Et bardé de beaucoup de gras, dégoulinant de sauce électorale bien épaisse. C’est pas la fine cuisine de Lyon de Bocuse, c’est celle bien rustique de Québec du Colonel Sanders: un amphithéâtre clef en main tout cuit et bien cuit à part ça! Avec la sauce PKP et non PFK!
Un seul gardien du zoo, sans doute plus lucide que les autres, a cependant flairé l’arnaque et refusé de lancer son gigot dans la cage québécoise, et il s’appelle Harper… mais les fauves ont aussi une mémoire d’éléphant… et ils s’en souviendront le 2 mai. Voilà pour la mémoire des fauves et des éléphants, mais qu’en est-il de la mémoire et surtout de l’intelligence et du jugement des hommes?
J’étais il y a deux ans en safari au Botswana où j’ai pris la photo qui illustre ce billet. Nous étions mes quatre ami(e)s et moi à quelques mètres du couple amoureux de cette photo et venions de faire quelques bonnes photos dont celle-ci, mais aussi deux malencontreuses crevaisons suite à notre témérité (on peut aussi appeler ça du voyeurisme). J’avais hâte de quitter les lieux car notre Land Rover était complètement ouverte, et les deux pneus se dégonflaient en un sifflement non équivoque et inquiétant. À défaut de liberté de chasser, les fauves québécois disposent de cette même liberté sexuelle, sauf que l’accouplement des lions, ceux de ma photo, selon mon guide et chauffeur Botswanien,… dure une semaine…sans Viagra et sans aide de l’état.
D’accord avec vous sur le fond M. Duberger. Toutefois je suis en désaccord avec vous en ce qui a trait à la réaction des « fauves québécois » tels que vous les appelés. Je fais partis de ces gens qui s’offusque de la façon de mes politiciens de dilaper mon argent. Et je suis heureux à l’idée de pouvoir un jour aller voir Iron Maiden dans un beau colisée tout neuf. Je suis aussi un jeune père de famille qui profite des garderie à 7$ et qui a touché son salaire pendant six semaine pour regarder ma belle mêre prendre soin de mon nouveau né. Je n’en perd pas pour le moins mon sens critique et dononce cette situation dès que j’en ai la chance, habituellement pour rien mais quelques fois dans l’urne… j’ose espérer que çà fait une différence. Je ne crois pas être le seul dans ma situation, je crois même que nous sommes très nombreux à dénoncer et à être pour une fois heureux de l’investissement. Selon vous qu’elle aurait été la réaction des gens si M. Charest avait plutôt annoncé : »Non nous n’investirons pas dans un nouvel amphithéâtre à Québec mais nous nous abstiendrons d’investir dans tel et tel autre projet qui ne nous touche pas (émotivement) » J’en aurai été heureux (mais totalement sceptique!). Ce que les citoyens de la région de Québec doivent réaliser c’est que l’investissement du fédéral venait au prix de plus demi-douzaine d’investissement similaire sans tenir compte du précécent ainsi créé. On aurait eu tôt fait de la payer via une hausse d’impôt. De plus pourquoi être offusqué puisque le projet aura lieu. Je m’en réjouit et n’en blâme pas moins Charest pour son irresponsabilité, suis-je le seul?
C’est une image métaphorique qui colle tres justement a la réalité que nous vivons au quotidien dans notre petit zoo franco-canadien, mais il y manque le bout où on doit rajouté que la barbaque est acheté a crédit sur une valeur que nous croyons avoir de part notre différence que nous sommes les seuls a voir. car apres plusieurs voyage dans les states ,l’ouest canadien, ou lorsque je regarde dans la voiture a coté au feu rouge , le gars a moins d’etre néo-canadien , il me ressemble en tout point un nez deux oreilles ,des cheveux alors je me demande bien elle est ou notre valeur ajoutée qui nous permets de s’endetter au nom de cette soi-disant différence. tout ca pour perdre la seule chose qui est véritablement inestimable ,notre liberté..
@Phil je concois que dans un cas comme le miens ou je me suis retrouvé veuf avec un bébé de 8h sur les bras sans plan B, qu’un congé de maternité(paternité) soit une nécessité mais de vous payer 6 semaines a la maison a regarder votre belle-mère faire VOTRE devoir parental a VOUS, pas le sien ne me rentre pas dans la tête . a mon sens a moi volez 6 semaines a une personne comme on en voit a toute les semaines avec un cancer ou une autre maladie qui nécessiterait une rallonge de chômage pour une chose humanitaire a une personne qui risque de perdre sa maison par manque de revenu et non on vous paie pour regarder belle-maman bercer votre petit.
@papajohn, je suis entièrement d’accord avec vous, il serait d’autant plus raisonnable de limiter un cas comme le mien à une semaine afin de permettre à des cas comme le votre d’avoir plus, mais le point que je voulais exposer est que même si je n’utilises pas ces cadeaux de l’état personne n’en retirera d’avantage seul moi en subierai les inconvénients. Et la seule chose que je peux faire pour améliorer la situation c’est voter en fonction de mes convictions… et de m’exprimer sur diverses tribunes si toutefois cela peut changer quelques chose.
oui je vous concède que la premiere semaine est plutôt arrassante surtout pour de nouveau parent sans expérience mais pas au delà. et ca payer par l’employeur mais en retirant tout la cochonnerie de congé parental et pour les dames il y a toujours le retrait préventif.
Bien d’accord avec votre texte.
Côté culture, c’est normal que nos jeunes soient ignares. Dans mon temps ( je déteste cette expression ), on nous obligeait à lire dans le texte François Villon, Rabelais, Michel de Montaigne sans compter les Racine, Corneille, Molière et bien d’autres ce qui finit par ouvrir l’esprit et former le goût. Ce n’est pas avec l’ersatz de culture qu’on fournit à nos jeunes qu’on va développer leur goût. Tout ça me rappel qu’il y a quelques années, je discutait littérature avec un jeune. Je lui ai parlé de Xénophon ( la retraite des dix mille) et lui ai conseillé de le lire ( http://www.histoire-fr.com/Bibliographie_xenophon_anabase_1.htm ). Ça a été une révélation pour lui et il m’a demandé de lui suggérer d’autres lectures. Il me semble que c’est le rôle de l’école d’éveiller l’esprit des jeunes sauf si on les veut très dociles.
Côté musique, je dois avouer qu’il y a des rythmes barbares qui sont très enlevant mais ça ne vaudra jamais un Concerto Brandebougeois ou une saison des Quatre Saisons. La musique d’aujourd’hui c’est comme boire un Pepsi alors qu’on pourrait déguster un Château Latour.
Notre société enseigne la facilité et c’est ce qui la perdra.
Je demande un jour si la liberté va exister.
Quoique boiteuse à plusieurs égards, l’allégorie des fauves en cage me plaisait assez bien jusqu’à ce qu’elle dérape avec la comparaison sur le sport pitance des bêtes et la culture délice des moins animaux.
Pour ma part le sport et la culture ne sont que deux recettes de pitance différentes, qui rassasie autant l’une que l’autre.
Et par ailleurs, il est totalement faux de dire qu’il ne faut pas d’efforts intellectuels pour déguster un sport. Il faut en premier lieu en comprendre les règles.
P.S. : Je ne suis pas un grand amateur de sports, mais fait des efforts constants pour apprécier les talents de tous, sous quelques formes qu’ils soient.
M. Larouche, relisez la première phrase de ce billet … elle anticipe votre réaction. Je vous réfère ensuite à mon pamphlet « Du pain et des jeux! » où je nuance ma pensée sur ce sujet délicat de la culture vs l’inculture. Je vous invite à le commenter. https://duberger.wordpress.com/2010/09/15/du-pain-et-des-jeux/ . J’aime le sport en autant qu’il contribue à l’épanouissement de l’homme. Vous conviendrez que les activités intellectuelles sont cependant davantage le propre de l’homme que celui de l’animal. Un lion a davantage de réflexes aigus pour attraper une proie qu’un hockeyeur pour attraper une rondelle et je n’en suis pas vexé. Il doit par contre aussi user de stratégie, donc d’intelligence pour capturer cette proie, comme le hockeyeur; le sport demande donc un type d’intelligence qui se rapproche davantage de celle nécessaire à la chasse qu’à la création artistique. À chaque animal ses forces et ses faiblesses. Je vais souvent dans les écoles et je suis atterré par l’inculture de nos jeunes Québécois. Il y a péril en la demeure, et c’est pas un Colisée qui va corriger ça, au contraire. Je n’aurais jamais osé comparer le sport à la culture si des béotiens dans certains médias ne l’avaient d’abord fait. Ce n’est qu’une honnête et franche réplique. Il n’y a aucune honte à être ignorant et inculte: la seule honte est de vouloir le demeurer et ne faire aucun effort quotidien pour devenir de moins en moins abruti. C’est une partie de mes soucis quotidiens en ce qui me concerne.
Je vais tenter d’être concis. Je ne pense pas que traiter les gens de béotiens, incultes, ignares, andouilles, etc., soit la meilleure façon de faire adhérer les gens à votre point de vue, ni même de bien le défendre.
La culture étant l’ensemble des connaissances acquises dans un domaine donné.
La culture n’est pas l’apanage des sciences ou des arts ou de quel qu’autre domaine que ce soit.
Et en ce sens on est tous le con d’un autre dans un domaine donné.
Et traiter quelqu’un de con parce qu’il ne connait pas ce que vous connaissez, et partant qu’il n’aime pas ce que vous aimez, n’est pas une approche très sondée.
Votre circulaire n’est pas à propos de »ce sujet délicat de la culture vs l’inculture ». Il est à propos de votre culture de haut niveau dans les arts notamment, par rapport à celles des autres dans ces mêmes domaines.
Naturellement, quelle surprise, le hasard orchestrant toujours si bien les choses, il ressort que vous êtes beaucoup plus cultivé que les incultes en question.
L’avez vous admis? Le savez-vous? Vous êtes snobinard. Il n’y a pas de mal à ça.
Mais le problème avec les snobinards c’est justement qu’ils ont tendance à s’étaler beaucoup trop, et inévitablement au delà de leur niveau de compétence.
Quant à l’allégorie des fauves en cage, je peux convenir qu’elle convenait bien avec la photo de votre safari de voyeurisme.
Les Québécois sont loin d’être des fauves. Les Québécois seraient plutôt du genre mouton.
Ils se font tondre sans protester. Ils acceptent avec indifférence (en apparence, en tous cas) d’avoir des chiens de berger qui leur indique la voie à suivre.
Mais j’y pense M. Du Berger. N’avez-vous pas un nom prédestiné pour conduire le troupeau?
Conduire des bêtes en cage? Vous allez sûrement m’expliquez comment on peut faire ça.
À chaque fois que je dénonce l’inculture des Québécois, c’est le genre de riposte que j’essuie, j’y suis habitué. On a souvent attaqué pour la même raison un collègue européen qui abordait le même sujet au cours d’une soirée bien arrosée, on l, a traité de snobinard lui aussi et je n’ai pas bronché. Je ne demande qu’à m’ouvrir à la culture des autres et je suis prêt à m’y laisser guider, surtout si elle vient m’enrichir. Relisez mon billet sur « Du Pain et des jeux » et dites-moi que ma façon d’évaluer les connaissances artistiques, de peser la valeur d’un élément culturel est fausse et que » tous les gouts se valent ». Mais c’est le genre de discussion que j’aime mieux devant un verre de bière ou de vin que sur un blogue. L’invitation est lancée.
J’ai lu et relu votre billet « Du Pain et des jeux », et je me sens à l’aise d’affirmer que votre « façon d’évaluer les connaissances artistiques, de peser la valeur d’un élément culturel est fausse ». Et croyez-moi, je serais en mesure d’étayer ces prétentions.
Quant à affirmer que « tous les gouts se valent », je ne peux m’avancer aussi loin. Il s’agit là d’une bien trop grande généralisation.
En passant, l’expression « Les goûts ne sons pas à discuter. » est évidemment fausse. L’expression originale, suivant mes sources, serait plutôt « Les goûts ne sont pas à disputer. » Et admettez que cela fait beaucoup plus de sens.
Quant l’utilisation de rabattre au lieu de rebattre, je ne pense pas que cela mérite de se faire rebattre les oreilles. 🙂
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Mon francais n’est pas tres bon, je suis de l’Allemagne.
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