LA GRANDE NOIRCEUR AFRICAINE

Publié: 18 novembre 2019 dans Uncategorized

Afrique

 

Au rez-de-chaussée du Cape Town Convention Center, une poignée d’activistes anti-pétrole déversait du faux pétrole sur le plancher, en exigeant la fin de l’exploitation des carburants fossiles, tandis que deux étages plus haut, les centaines de délégués à la Semaine pétrolière africaine ignoraient ou étaient totalement insensibles à cette manifestation.

« Pas question de nous excuser » a déclaré Gabriel Obiang Lima, Ministre de l’énergie de la Guinée équatoriale, insistant sur la nécessité d’exploiter cette ressource qui crée des emplois et stimule l’économie.

« Il est injuste et même criminel que des non-Africains nous empêchent de développer cette ressource » a-t-il ajouté.

La tension généralement palpable aux conférences européennes sur le pétrole, était ici absente tout au long de cet événement de trois jours à Cape Town; on y a peu parlé de changements climatiques à part quelques rares allusions aux énergies renouvelables lesquelles étant envisageables uniquement à long terme.

En Europe par contre, les pressions gouvernementales et des investisseurs en regard des changements climatiques ont sérieusement affecté ce genre de conférences.

Bien qu’aucun pays producteur de pétrole n’ait cessé d’exploiter cette ressource, des engagements comme celui de carbo-neutralité pour 2050 de la Grande Bretagne ou la taxe de carbone nationale norvégienne, montrent que les gouvernements veulent s’affranchir des carburants fossiles.

Tout au long de cette semaine du pétrole, les leaders africains n’ont cessé de vanter les mérites du pétr­­­­ole, du gaz et du charbon comme solution à bon marché, pour soulager les quelque 600 millions d’Africains qui n’ont aucun accès à l’électricité.

« L’énergie est le catalyseur de la croissance » a déclaré Gwede Mantashe, Ministre sud-africain de l’énergie et Président national  du Conseil national africain. « Ils veulent même que nous fermions toutes nos centrales thermiques au charbon, jusqu’à ce qu’on leur fasse réaliser que nous allons alors respirer de l’air pur et frais… mais dans la noirceur! ».

L’Afrique est riche en ressources minérales et exporte du pétrole depuis des décennies. Il est cependant ironique de constater que les Africains n’ont émis qu’une minuscule proportion des « gaz à effet de serre » auxquels on attribue un « réchauffement climatique anthropique » qui nous mène supposément à la catastrophe.

Depuis le 18ième siècle, tous les pays africains ensemble, ont émis 7 fois moins de CO2 que la Chine, 13 fois moins que les États-Unis et 18 fois moins que tous les pays européens réunis.

émissions

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE) , près de la moitié des Africains n’avaient pas accès à l’électricité l’an dernier, tandis que 80% des industries et commerces sub-sahariens  ont souffert de pannes électriques très fréquentes qui les ont sévèrement éprouvés.

Des réseaux de transport sclérosés et des ports engorgés ajoutent un 30% à 40% aux coûts d’expédition des biens en Afrique tandis que la Banque de développement d’Afrique a dû assurer les quelque 130$ à 170$ milliards par année jusqu’en  2025 pour les infrastructures nécessaires au développement du continent.

L’AIE prétend que les renouvelables devraient représenter les deux tiers de l’énergie consommée en 2030. Certains ministres comme Mantashe ou Irene Muloni de l’Ouganda insistent aussi pour développer les ressources renouvelables.

70% de l’énergie électrique du Kenya provient de sources renouvelables comme les barrages et la géothermie – plus de trois fois la moyenne globale- et on vise le 100% pour la fin de 2030 !

Cependant, très peu des gens réunis à Capa Town sont prêts à abandonner les combustibles fossiles. Comme le soulignait le Ministre gabonais des hydrocarbures Noël Mboumba, le pétrole reste un agent majeur de développement… «  et nous ferons tout en notre pouvoir pour le développer ».

Rappelons aussi qu’à chaque année, en Afrique, en Inde et en Chine, plus de 4 millions de personnes meurent de « dirty cooking », en faisant la cuisine à l’intérieur, sur des réchauds au charbon ou comme j’ai vu au Yémen, brûlant des excréments humains séchés. Ce sont surtout des femmes et des enfants qui s’empoisonnent ainsi au monoxyde de carbone, parce que sous prétexte de « sauver le climat », on leur refuse l’accès à de l’électricité à bon marché… mais « sale ».

 

 

commentaires
  1. Paul S. dit :

    En déclarant : « L’énergie est le catalyseur de la croissance » et « Ils veulent même que nous fermions toutes nos centrales thermiques au charbon, jusqu’à ce qu’on leur fasse réaliser que nous allons alors respirer de l’air pur et frais… mais dans la noirceur! », monsieur Mantashe n’inclut pas la solution privilégiée par les gouvernants gauchistes européens.

    Soit l’émigration massive des africains vers l’Europe que l’on gardera éclairée un petit peu plus longtemps.

  2. rtremblay dit :

    pourquoi les riches émirats arables ne les ont pas aidés à se brancher sur l’électricité plutôt que de se construire le royaume de Dubai ?

    • Paul dit :

      Monsieur Tremblay serait un agronome aguerri selon le prof, mais il semble ignorer l’hydrologie prédominante en Arabie.

      Aux émirats, les terres sablonneuses peuvent bien être “arables” (dixit Rejean), mais il n’y a pas assez de pluie là-bas pour s’enrichir en faisant pousser des agrocarburants. Même aux Europes, où ça pousse bien, il faut des grasses subventions pour rouler au biodiésel.

      Quant au branchement des africains au réseau électrique des émirs, monsieur Rejean s’est trompé de continent : Dubai et les Émirats arabes unis sont situés en Asie.

      Le prof voyait juste quand il traçait un parallèle entre Rejean et l’agronome Kimball de Green acres.

  3. Cédric Moro dit :

    Oui, bien vu.

    En plus, vu la longueur des coupures électriques dans bcp de pays, je les imagine très mal passer à la voiture électrique. Je peux vous dire qu’à l’Union Africaine, les indiens et les chinois disent aux pays africains d’utiliser plein pot leurs énergies fossiles alors que dans une logique presque néocoloniale, l’occident fait de l’ingérence via ses ONG pour que cela n’advienne pas.

    D’ailleurs, j’ai interpellé hier une Ministre française sur Twitter pour lui dire que les projets solaires au Sénégal, où je vis, la plupart ne marchaient pas : https://twitter.com/ResilienceFami1/status/1196424200854134785 Elle m’a répondu du bout de sa lorgnette d’un des rares endroits où c’est bien géré que si. Je ne pouvais pas laisser passer cela car il y a des gros villages dont on a pas changé les batteries solaires depuis 5/6 ans et qui sont donc complètement dans le noir faute d’avoir été relié au réseau électrique général. Seuls ceux qui ont des groupes électrogènes s’en sortent : donc une fois encore vive les énergies fossiles.

    Bref, les renouvelables n’ont pas l’efficacité des fossiles, surtout lorsqu’il s’agit de tenir des clims gourmandes en énergie mais indispensables pour améliorer la productivité dans ces pays.

  4. Harry dit :

    Le précédent commentaire en appelle un plus général: La dépense publique est la principale cause de gaspillage, et de loin. La véritable science économique (appelée « école autrichienne » ou « libéalisme classique ») montre en effet que l’extorsion ne peut pas ne pas entraîne des pertes du même ordre, entre les pseudo-investissements consacrés à s’y soustraire et ceux consacrés à s’arroger une part du butin. La science climatique n’est pas la première à être détruite par la politique.
    Il est probable que ces projets solaires n’existeraient pas ou seraient opérationnels si les propriétaires les avaient financés avec leurs ressources.

    Ainsi la dernière chose à faire pour contrer le gaspillage, c’est de monter une nouvelle bureaucratie mondiale extorquant des sommes astronomiques.
    Les politiques de lutte contre le CO2 vont en augmenter les rejets.

    Autre démonstration de mon propos: Les administrations ne vendant pas leurs services n’en connaissent pas la valeur marchande, et, partant la valeur ajoutée ou leurs profits. Or le profit se gagne en produisant de valeur avec moins de ressources. Le secteur capitaliste cherche donc à consommer moins de ressources quitte à couper uen production non rentable – alors qu’une administration ne coupe jamais rien te ne peut que croître.

    Contre le gaspillage, diminuons donc la dépense publique et la réglementation.

  5. PierreL. dit :

    Bon et alors? Es-ce que l’on félicite l’Afrique pour sa participation au protocole de Kyoto, Paris et de Madrid à l’avance?
    Peut-être nous leur ressembleront après 2025 si on décarbonise comme le veut les propagandistes verts.

  6. Paul S. dit :

    Un témoignage en chant de circonstance, par Normand L’amour, un artiste dont la poésie était désarmante de simplicité : “ En Afrique, toute noire, toute noire, ..”

    Je fais appel au prof, apparemment un amateur de musique, mais aussi globetrotteur pour qui l’Afrique n’a aucun secret : pourriez-vous, SVP, traduire pour nous les paroles chantées par l’artiste en langue africaine, un dialecte bantou peut-être ?

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