Ces temps-ci, je regarde une série française « L’ombre d’un doute » qui nous apprend des choses non enseignées sur l’histoire universelle officielle, celle de nos manuels scolaires. Je préfère cette série à « Secrets d’histoire » car elle rassemble des analystes à la fin de chaque épisode, qui présentent leurs points de vue, parfois en contradiction les uns avec les autres.
Je ne pense pas que les paroles qu’on prétend célèbres aient toutes été prononcées. Par exemple, je doute qu’on ait dit avant le massacre des Cathares, « Tuez-les tous! Dieu saura reconnaître les siens », que Napoléon ait prononcé du haut de la pyramide de Khéops « Du haut de ces blablabla… » et pour l’avoir visitée moi même à trois reprises, je ne suis même pas sûr qu’il ait jamais gravi cette pyramide, mais j’ai vu les graffitis que ses soldats ont laissés sur le grand temple de Karnak à Louxor… ou à propos de Louis de Buade, comte de Frontenac et de Palluau, le premier gouverneur de la Nouvelle France, qu’il ait jamais répondu « Dites à votre maître que je lui répondrai par la bouche de mes canons! »…
Tout cela fait bien joli dans un manuel d’histoire, et impressionne le gamin moyen de secondaire 2, mais pas un vieux renard comme moi. J’ai visité un jour la crypte de la Basilique de Québec où mon guide prétendait que le comte de Frontenac a été inhumé… et on prétend aussi qu’avant l’inhumation, on aurait prélevé son coeur qu’on a ensuite envoyé à sa femme en France, laquelle se serait écriée, avant de retourner le coeur en Nouvelle France « Je ne l’ai jamais eu vivant, pourquoi l’aurais-je mort !? »
Je propose aux fonctionnaires du MELS qui imposent leur version de l’histoire dans les manuels scolaires d’ Histoire du Canada à nos élèves québécois, une nouvelle version de cet épisode glorieux de notre épopée canadienne française. La comtesse de Frontenac savait bien que son comte n’était pas fait en bois et qu’il n’avait probablement pas passé autant d’années dans la colonie, comme un moine chaste, pur et surtout fidèle, sans jamais s’envoyer de temps en temps un p’tit coup de bilboquet dans les pays bas avec une « fefille du Roy » ou une p’tite sauvagesse (appelée politiquement correctement en 2018 une « représentante des premières nations »). Selon moi, après que le messager et livreur du coeur de son mari lui eut fait part du célèbre et tonitruant « allez dire à votre maître que je lui répondrai par la bouche de mes canons ! » , la comtesse lui a répondu sèchement « allez lui dire de se faire ding ding ding par la bouche de ses maîtresses ! » et elle a remballé le cœur dans ce qui servait de papier bulles à l’époque, et l’a renvoyé à Québec à bord du même vaisseau. Vous ne croyez pas que nos jeunes élèves québécois s’intéresseraient davantage à l’histoire , si on la leur racontait de cette façon ? … Eux qui connaissent les bouches de Mélanie, de Jessica et de Manon, leur petites compagnes de classe, bien plus que celles des canons des plaines d’Abraham…
Au chapitre de la réinterprétation de l’histoire, il serait dur de battre “L’Histoire de France vue par San Antonio” : https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Histoire_de_France_vue_par_San-Antonio
En amateur de San Antonio, le professeur Du Berger avait assurément lu cet ouvrage de Fédéric Dard et probablement apprécié la finesse drue dans les transpositions béruriennes.
Nos jeunes Québécois auraient certainement préféré une ré-écriture de notre histoire par San Antonio, aux versions austères et plates – dont je doute cependant de la rigueur et exactitude- de nos historiens officiels et approuvés par le MELS.
Lorsque viendra le mot d’ordre d’aller renverser les statues célébrant les représentants du régime anglais, ces mêmes “jeunes Québécois” deviendront soudainement des érudits en histoire.
À l’instar des petits gauchistes américains, noirs et blancs, qui sont allés déboulonner les statues sudistes sur un mot d’ordre ayant pour but de mettre l’Amérique “blanche traditionnelle” (représentée par D. Trump) sur la défensive.
Le général Robert E. Lee n’était pas un monstre esclavagiste, seulement un homme qui devait composer avec le contexte historique de son époque.
Imaginez, l’histoire de notre petit pays enseignée au Canada anglais (ROC) diffère déjà de celle enseignée au Québec, et de beaucoup. Les vainqueurs « forcent » les faits au détriment des vaincus. Bref, imaginons alors l’histoire universelle… N’oublions pas, nous vivons dans une province ( Le mot province vient du latin pro victis, qui signifie « territoire des vaincus »). Source, Le Devoir : https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/454357/pourquoi-s-appeler-encore-une-province