Droite, morale et liberté

Publié: 26 février 2012 dans Uncategorized

J’irai au rassemblement du Réseau liberté Québec le 18 mars prochain. J’ai assisté à la première rencontre du Parti conservateur du Québec et dimanche prochain j’irai à ce déjeuner de l’Équipe autonomiste. Ces partis et mouvements politiques expriment des valeurs qui se recoupent, que je partage en grande partie et qui sont plutôt à droite qu’à gauche. Il y a pourtant tant de citoyens qui se disent à la fois de droite et orphelins politiques. Pourquoi alors ces trois mouvements ne s’unissent-ils pas pour adopter collégialement tous ces pauvres orphelins qui crient en choeur et du coeur  « À droite! » ?

Il existe une grande palette d’étiquettes ou de qualificatifs se rapportant à la droite avec des néo-ceci et libertaro-cela; on parle de droite fiscale,  économique, sociale, religieuse, morale… L’étiquette peut être considérée glorifiante ou méprisante selon qu’elle provienne de la gauche ou de la droite.

Je serais bien en peine de me coller l’étiquette appropriée reflétant mon orientation politique, mais je suis capable d’exprimer clairement les valeurs dans lesquelles je crois, de prononcer les paroles et de poser les gestes qui s’harmonisent avec ces valeurs.

C’est aussi ce que j’exige d’un parti ou d’un mouvement politique. La liberté est une valeur chère et commune aux trois mouvements ou partis que j’ai cités. Les Américains utilisent « freedom » et « liberty » avec discernement. Les francophones n’ont pas cette nuance de langage. Comment nos mouvements politiques de droite conçoivent-ils la liberté?

Selon qu’on favorise une droite plus ou moins loin du centre, on peut voir très différemment le pouvoir et l’autorité gouvernementale dans des questions fondamentalement morales comme le droit de posséder des armes à feu, l’avortement, la peine de mort, le mariage gay, l’euthanasie, le suicide assisté, la laïcité, les accommodements raisonnables, etc… Doit-on régler toutes ces question par des lois? Et plus fondamentalement, doivent-elles être réglées? Quand une loi est votée sur une de ces questions, celle-ci est-elle à jamais considérée comme réglée, impossible désormais à rouvrir? Comment est perçu celui qui oserait défier de telles lois dans une chronique, un éditorial ou sur un simple blogue? Voilà des questions de liberté fondamentale que tout mouvement ou parti politique qui se dit de droite doit se poser et  auxquelles il doit répondre , surtout quand on brandit avec autant d’assurance le mot « liberté ». La demi-droite, celle du centre-droite,  assume ce mot tandis que la vraie droite l’affirme!

Quelle assurance avons-nous que les générations qui nous succéderont – et qui devront porter le joug de nos dettes, de nos indécents régimes de retraite, de nos mauvais choix- auront les mêmes opinions, les mêmes valeurs que celles exprimées par les lois que nous avons laissé voter avec autant de confiance et de complaisance par nos gouvernements, si nous interdisons à jamais les débats sur ces questions morales fondamentales?

La droite ne peut être qu’exclusivement économique et fiscale et ne se résumer qu’au souhait d’un minimum d’interventionnisme étatique. La droite c’est une façon de penser, de s’exprimer et d’agir selon des valeurs qui mettent le citoyen en relief par rapport à la masse, au peuple, à la collectivité à laquelle il appartient. Le citoyen de droite ne doit pas hésiter à se désolidariser de cette collectivité quand une loi, pourtant votée pour le « bien commun », le heurte en tant qu’individu libre.

La liberté est une valeur qui concerne d’abord l’individu. C’est lui , et non le gouvernement, qui doit décider de ce qui lui plaît, le heurte ou le laisse indifférent. Quelle est votre entendement du mot « liberté »? Quelle est votre droite?

commentaires
  1. pierre chagnon dit :

    Totallement d’accord , la droite renferme plusieurs forme de liberté individuelle, donc. la droite est difficile a définir , c’est probablement pour cela qu’il est difficile de mobiliser les droitistes, on peut dire qu’il y a trop d’avortement au Québec comparé aux naissances , sans être contre l’avortement, mais ces nuances ne sont pas comprises par la gauche , ces totalitaires ont la vérité absolue .

  2. Alain Gagnon dit :

    Heureux de vous voir de retour.

  3. […] Droite, morale et liberté « Le blogue de Reynald Du Berger Imprimere-mailPartagerFacebookRedditDiggStumbleUponDiaspora […]

  4. James Arthur dit :

    Bonjour Reynald,

    Là où je ferais une petite nuance philosophique c’est que la liberté n’est pas une « valeur » en soi mais plutôt un « principe directeur » qui doit guider la prise de décision politique.

    Les « principes directeurs » jouent un peu le rôle des axiomes dans la géométrie d’Euclide. Tout le monde peut s’entendre sur des principes directeurs ( mais pas sur des valeurs).

    Quant aux « valeurs », elles dérivent inévitablement des morales individuelles, qui elles sont spécifiques à chacun d’entre nous. Ma morale n’est pas ta morale…Ainsi, lorsque certains parlent des « valeurs québécoises », je n’aime pas ça car nous courons le risque de tomber dans le fascisme du ‘nous’, ce qui n’a pas de sens.

    L’idée fondamentale étant qu’un système politique idéal doit permettre à chacun de vivre selon sa conscience et ses valeurs personnelles (sans avoir à les imposer aux autres).

  5. G. H. Larouche dit :

    Si la liberté est un « principe directeur », alors comme diraient les gens du Lac-St-Jean d’où je viens, je « chie à terre ».

    La liberté était un état, est devenu une condition, est maintenant un idéal, et sera bientôt une utopie.

    Tell me more about it.

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