C’est mon dernier billet. Je range donc mon blogue pour l’été, comme l’écolier rangeait jadis son sac d’école, son cartable comme on dit en France… jusqu’en septembre.
C’est la semaine de l’environnement. On attribue malheureusement à la droite et bien à tort, une attitude insouciante à ce sujet. Certains d’entre vous le savent, j’habite une grande propriété à la campagne au bord de la rivière Montmorency à quelques kilomètres des chûtes et à 15 minutes en voiture de Place royale. En face de ma propriété, de l’autre côté de la rivière, s’étendent des kilomètres de forêt où l’on ne construira jamais de routes ni d’habitations, « zone inondable » y ayant été décrétée, mais pas nécessairement constatée. Parfois, à 6 heures du matin, de ma chambre à coucher, j’y observe des chevreuils et même des ours. Il existe peu de paradis bucoliques comme ça, aussi près de Québec et je veux bien garder le mien le plus intact et sauvage possible.
À la brunante, je m’engage derrière ma maison dans le sentier forestier qui longe la rivière, que j’ai aménagé et qui mène aux « Trois-Saults », pour y admirer un des plus beaux paysages de la Montmorency. J’apporte parfois un livre et je m’assois sur une pierre en lisant et en jetant de temps en temps un coup d’oeil sur cette nature puissante qui s’exprime par ce majestueux torrent, un des rares en milieu urbain qui ne soit pas pollué. J’ai toujours une torche électrique avec moi au cas où je me laisserais emporter par ma lecture, le paysage ou ma rêverie. Sur le chemin du retour, je traverse des zones boisées de résineux, de feuillus, des endroits secs et sablonneux, d’autres plus tourbeux et humides, envahis de fougères vert tendre que frôlent parfois de froides couleuvres. Les biologistes appellent ça des écosystèmes. Moi j’appelle ça du plaisir pour les yeux et le nez, car on respire un parfum différent dans chaque «écosystème ». Et j’en n’ai rien à foutre de leurs « sentiers d’interprétation ». Ils ne voient en la nature qu’écologie et surtout idéologie verte.
Il m’arrive aussi de croiser des pêcheurs et des campeurs, de tous ages. J’apporte souvent avec moi un sac vert. Je les salue avec un sourire bienveillant et leur adresse quelques mots de bienvenue. Je n’ai pas besoin de faire de leçons, ils devinent à la vue du sac vert, que je demeure à proximité et que la conservation de ce lieu me tient à coeur. La plupart d’entre eux dressent leur tente et font des feux avec le bois qu’ils ont apporté de la maison ou qu’ils ont coupé sur place. Rien de mal à cela: nos ancêtres ne coupaient-ils pas aussi leur bois sur place?
Ils comprennent qu’en ce qui me concerne, ils sont les bienvenus en autant qu’ils éteignent bien leurs feux et qu’ils tiennent l’endroit propre. Sur ce dernier point, ils réalisent qu’ils n’ont aucun intérêt à revenir camper dans un endroit qui pourrait devenir peu à peu une décharge publique en forêt. Quand je rentre à la maison, j’entends le chant de la chorale de la grenouillère qui se mêle à celui du torrent. Puis je me couche, en pensant aux chevreuils, ours, ratons laveurs et marmottes et combien ils doivent être heureux dans la forêt qui m’entoure – l’un d’eux à renversé ma mangeoire d’oiseaux la nuit dernière- . Je me réjouis davantage quand je réalise qu’il y a des êtres humains qui campent là-haut, au bord des rapides, et qui en profitent autant qu’eux … en s’endormant comme moi, au murmure de la rivière.
Bienvenue dans mon sentier, où vous serez émerveillés par les fleurs – il y a même des orchidées- , le feuillage, les arbres, et les odeurs, et vous n’aurez rien à interpréter, promis! Bon été à vous tous et au plaisir de vous retrouver en septembre!
*photo:un cameraman et une journaliste de Radio-Canada sont venus chez-moi filmer la crue de l’automne dernier pour le bulletin de nouvelles de 18h.- cliquez pour agrandir-
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Bonnes vacances,
Je vous suis régulièrement dans vos écrits et commentaires et j’aime bien votre façon de vous exprimer. Originaire du Saguenay, je partage totalement votre respect et votre amour de la nature. Je demeure au Lac Beauport (face au Relais) et je profite pleinement de ces lieux variés et protégés.
J’ai vu la photo prise près de la rivière Montmorency. Quelle puissance de rivière dans un milieu de tranquilité et havre de paix.
Je passerai sûrement marcher dans cet environnement si près de nous.
En attendant, profitez bien de ces vacances bien méritées et j’ai bien hâte de vous relire à la rentrée.
Jean Leclerc
J’ai aussi des amis qui demeurent au Mont Tourbillon, un superbe coin du Lac Beauport comme le vôtre. Bonne vacances et bienvenue aux Trois-Saults.
c’est avec plaisir que je vous souhaite de passer un bel été en espérant que juin,juillet,aout ne soient pas a l’image de mai. beaucoup de vin ,d’amis, de bonne chere, et le plus souvent possible les trois en même temps!
comme un vieux messier que j’ai connu il y a quelques décennies , au début du buzz environnemental. Le père Lortie me disait cé quoi leu folie sur l’environnement ? moé quand j’orgade dewor environnement(environ) tout est encore là, pareil comme quand j’étais ti-gars.
il y a rien qui change c’est juste une évolution dans le temps et l’espace d’une seule et même chose la NATURE. Bonne vacances Raynald
merci Papajohn et bienvenue sur mon sentier.
On voit, à votre façon correcte d’écrire « bonne chère » – et non « bonne chair » que vous n’êtes pas de la génération texto,… bon été à vous aussi! Mais attention! la CSQ nous surveille vous et moi…
Désolé Raynald mais PapaJohn tout comme vous êtes dans le bois quand vous écrivez « bonne chère » car c’est bien « chair » qu’il faut écrire quand on parle de nourriture. Papajohn malgré son grand âge n’a jamais appris à bien écrire le français. Il vous remercira sans doute de votre condescendance (complaisance par laquelle on s’abaisse au niveau d’autrui)
Bonne vacance tout de même dans votre paradis de nature
pour votre apprentissage, veillez rechercher «faire bonne chère» qui n’a rien a voir avec le fait de manger de la chair et vous serez surpris! Avez vous une quelconque affiliation avec la CSQ?, par le lus grand des hazards Hahahaha sur ce ayez tout de même une bonne lecture M. GaUUthier
Bonne vacances M. Duberger, au plaisir de vous relire cet automne.
En attendant la nature va suivre son cours et nous saurons l’apprécier.
Merci.
Amusant de voir des ignorants donner des leçons. Quand on est issu de notre système d’éducation, c’est peut-être compréhensible mais certainement pas excusable.
Bonnes vacances monsieur Du Berger, profitez bien de votre petit paradis.