Une pause pour vous faire grandir

Publié: 25 mai 2011 dans Uncategorized

Je vous propose de vous échapper un instant de ce tourbillon nordique bleu aussi tonitruant que nauséabond qui vous a envahi et dont les radios locales de Québec ne cessent de vous rebattre les oreilles.  On pousse  l’audace jusqu’à opposer le Veau d’or Nordique au Palais Montcalm et à l’OSM .  Assoir son steak dans un fauteuil à 150$/soir et s’émoustiller en criant « Go machin Go! »  devant de jeunes millionnaires qui veulent entrer un bout de caoutchouc dans un filet ne fait pas grandir, au mieux, ça excite, ça amuse.  Je vous suggère une alternative plus calme et plus mature à ce bruyant plaidoyer d’enfants frustrés qui veulent récupérer à cor et à cri , le jouet qu’on leur a jadis brutalement retiré. Voici un intermède chinois, empreint de sagesse et quiétude orientales.  Une pause-beauté.

Il a 9 ans quand il est accepté comme élève au Conservatoire Central de Musique de Pékin. À 13 ans, il remporte le premier prix au Concours International Tchaïkovski pour Jeunes Musiciens et interprète l’intégrale des 24 Études de Chopin à l’Auditorium de Pékin.

Il s’appelle Lang Lang. Suite au concert d’ouverture des Jeux olympiques chinois de 2008, auquel ont assisté plus de 5 milliards de spectateurs, plus de 40 millions d’enfants chinois se sont mis à l’étude du piano, pour y interpréter la musique de Mozart ou de Beethoven.

Ce jeune prodige n’est pas que virtuose. Il s’est aussi impliqué dans des activités de mécénat auprès des jeunes. Il a sa propre fondation qui vise surtout à faire comprendre aux jeunes que « la musique peut améliorer la vie ».

Il donne partout dans le monde des master classes dont au célèbre Julliard School of Music de New York. Il est à l’origine et ambassadeur d’un projet audacieux, le YouTube Symphony Orchestra, fondé conjointement par YouTube et Google qui vise essentiellement à faire connaître et apprécier la musique classique aux jeunes du monde entier.

Cessez donc de vous énerver sur du pain et des jeux. Allez à l’essentiel,  à ce que l’homme a fait et continue de faire de plus  grand, de plus noble, de plus beau, et non de plus hot ou de plus cool. Et pas besoin de sauter en l’air en criant « Go Lang Lang Go! » . C’est de la musique pour Homme.

Si vous en avez marre de ces querelles radiophoniques pour un joujou primitif et  illusoire entre personnes aussi bavardes et bruyantes qu’incultes, détendez-vous,  écoutez… c’est un récital éducatif que je vous propose (le programme  est à droite de l’écran).

commentaires
  1. williams Pq dit :

    Vraiment bien ce Lang Lang.

    Vous avez raison, le boom boom n’est pas de la musique, c’est du bruit.

    À cause de vous, j’écoute depuis un mois 99.5 fm classique Montreal. En conduisant c’est dangereux parce que cette musique à un relief sonore. C’est comme si le sens de la vue devenait secondaire à celui de l’ouïe. Ça réduit mon niveau d’attention sur la route.

  2. Gilles Laplante dit :

    Je ne connaissais pas Lang Lang. J’ai beaucoup apprécié son interprétation des variations Goldberg, ça change du marmonnage constant de Glenn Gould. Dommage que les jeunes ne soient pas plus en contact avec ce genre de musique qui ne table pas sur la puissance mais sur la subtilité.
    Dans un niveau différent mais qui apporte un plus à la musique contemporaine, écoutez ceci, directement de Slovenie:

  3. Reynald Du Berger dit :

    Dommage que Lang Lang ne nous offre dans ce récital que la première des Variations. Un seul reproche: il y met une expression exagérée que Bach n’a sûrement pas voulue, mais aurait peut-être souhaitée s’il avait connu le piano. Gould a sidéré les musicologues d’abord en osant interpréter au piano ces variations composées pour le clavecin et sa technique d’une maîtrise rare en a étonnés encore plus. J’ai la chance de posséder les Variations de Gould sur vinyle des années ’50 – héritage de mon père auquel je rends hommage pour m’avoir influencé dans mes choix musicaux, il est un de ceux qui m’a aidé à grandir- et j’ai aussi sa dernière version sur CD. Je vous concède que celui qui a payé 25$ (à l’époque) pour le CD a droit de ne pas avoir à supporter son marmonnage en sourdine , mais l’interprétation est tellement sublime, que je lui pardonne… merci pour ce clip intéressant.

  4. Isabelle Robillard dit :

    Je vais laisser un peu tomber mon cynisme de mon commentaire précédent pour vous dire que j’apprécie beaucoup cette idée de pause. C’est ce qu’il y a de bien avec la musique: de pouvoir servir de refuge.

    J’ai été élevé dans la musique classique. Mes parents adorent et je vais quelquefois assister à des concerts avec eux. Ainsi, nous sommes allés au quart de final du concours international de piano qui se tient actuellement à Montréal. On y a joué des oeuvres de Haydn, Beethoven ainsi que Lizst et Chopin, deux compositeurs que j’aime plus particulièrement.

    Comme vous, je trouve assez navrant de mettre sur le même piedestal une équipe de Hockey et un orchestre symphonique. Il me semble qu’il y ait une urgence de préserver l’un plus que l’autre mais…dans une démocratie démocratique…peut-on encore faire valoir des arguments qui ont un rapport avec les goûts et les valeurs??? J’avais fait, il y a quelques années, une visite guidé au Lincoln Center à NYC, et même dans cette grande ville, le guide nous racontait que c’était de moins en moins évident, financièrement parlant de produire concerts et opéras. Mais à NYC, il y a plusieurs personnes très fortunées et les dons privés sont davantage dans la culture américaine.

    J’écoute beaucoup de musique en travaillant. J’avoue que j’ai un faible pour le techno, qui est du bruit par excellence. Je conviens que la « musique » est archi-répétitive, pas très élaborée. Ce n’est peut-être pas fait pour se concentrer et écouter mais plutôt pour se laisser entraîner, s’évader ou s’éclater. Mais lorsque j’arrive à l’étape d’écrire des rapports, il n’y a rien comme la musique classique. On dirait que ça aide à composer!

    Merci pour le lien avec Lang Lang.

  5. Me Pouloutine dit :

    Dans la même optique, je vous invite à écouter ces extraits musicaux que mes parents, les duettistes Bouchard & Morisset, ont enregistrés au début des années’60 et en 2000.




  6. Paul-André de Montigniac dit :

    Mozart, s’exprime dans le requiem, les autres pièces, il semble faire parler les autres. Le requiem n’a été terminé facilement. Les autres contemporains n’utilise pas le requiem comme base pour créer leurs musiques mais les autres pièces. Les quelques contemporains qui sont plus jazzé sont plus populaire dans la chansonnette, mais dans l’émotion ils sont présent.

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