Madame le sénateur Josée Verner déclare ne se sentir aucune obligation morale de promouvoir les dossiers de sa région au Sénat canadien. Certains y voient l’expression de mesquinerie, d’étroitesse d’esprit ou pire, une douce vengeance à l’adresse des électeurs de sa circonscription électorale qui lui ont fait faux bond le 2 mai dernier. Elle a tout-à-fait raison. C’est aux députés élus que revient la tâche de défendre les intérêts des électeurs de leur région. Attendons donc quelques mois avant de juger du travail de nos nouveaux députés néodémocrates auxquels on reproche la jeunesse et l’inexpérience. Les adéquistes avaient le même handicap au lendemain de leur première victoire en 2007, pour connaître ensuite la déconfiture deux ans plus tard. Ce n’est pas le sort que je souhaite aux députés néodémocrates québécois, mais peut-on s’attendre que les oreilles conservatrices à Ottawa soient ouvertes à leurs revendications, quand leurs politiques sont généralement diamétralement opposées à celles du gouvernement conservateur majoritaire? Ces jeunes ne l’auront donc pas facile et s’ils réussissent, ils en auront d’autant plus de mérite.
Il serait peut-être utile de rappeler à ceux qui critiquent l’attitude du sénateur Verner, le rôle du sénat par rapport à celui de la députation de la Chambre. Le sénat a un rôle de réflexion et non de législation. Le sénateur n’a aucune obligation morale de prioriser les dossiers concernant sa région. Contrairement au député, il jouit d’une liberté qu’on pourrait comparer à celle académique des professeurs d’université. Plusieurs sénateurs canadiens ont d’ailleurs déjà exprimé clairement qu’ils entendaient utiliser leur voix pour défendre des positions qui leur tiennent personnellement à coeur, comme par exemple la lutte à la drogue ou à la criminalité. Madame Verner a dit qu’elle promouvera les dossiers qui lui sembleront les plus importants pour la nation, ce qui n’exclue aucunement des préoccupations régionales québécoises. En attendant une réforme ou une abolition du Sénat canadien, laissons-lui donc faire le travail pour lequel M. Harper l’a nommée et laissons à la néodémocrate élue qui l’a remplacée, le soin de faire ses preuves dans la défense des intérêts de tous les citoyens de sa région.
Dans le même élan de défense d’intérêts régionaux, reconnaissons que les citoyens de Québec peuvent être soulagés d’apprendre que Maxime Bernier, celui dont leur maire Régis Labeaume a reconnu publiquement le « grand talent » sans pour autant l’honorer, ne soit pas responsable de la région de Québec…
C’est ironique. On reproche à madame Verner exactement ce que les électeurs lui ont fait, se venger parce que le fédéral n’a pas voulu embarquer dans le Colisée. Si les gens voulaient qu’elle les défendent à Ottawa, ils n’avaient qu’à l’élire. De toutes façons, comme vous l’expliqez si bien ce n’est pas sont rôle, mais ça et la population et les journalistes ne l’ont pas compris.
Le 2 mai, les gens de la circonscription électorale fédérale de Louis St-Laurent ont dit à Madame Verner qu’ils lui préféraient désormais la néodémocrate Alexandra La tendresse pour défendre leurs intérêts à Ottawa. Je comprends mal les témoignages d’indignation entendus ce matin à la radio , comme celui de M. Réjean Tremblay de La Presse qui accuse madame Verner de « petitesse » parce qu’elle entend dorénavant, à titre de sénateur, jouer pleinement et uniquement son nouveau rôle qui consiste à se consacrer entièrement aux dossiers nationaux qui la passionnent, nonobstant les régions concernées. Un peu de logique M. Tremblay! Les électeurs de Louis-Saint Laurent doivent maintenant se tourner vers leur nouvelle élue pour toutes leurs requêtes à Ottawa. Et si dans quelques mois, ils dressent un bilan négatif du travail de Mme Latendresse, moi je leur dirai: « fallait y penser le 2 mai!! » Vous avez la représentante que vous avez élue et que vous méritez!
J.-J. Samsom en rajoute dans sa chronique d’aujourd’hui. J’ai essayé de lui faire parvenir ce commentaire mais comme ça arrive souvent avec le J.deQ. ça ne fonctionne pas:
Monsieur Samsom,
Vous êtes bien placé pour savoir que le mandat d’un sénateur n’est pas de représenter les gens d’un comté au gouvernement. Alors pourquoi utiliser votre chronique pour manipuler des gens moins bien informés que vous?
Les électeurs de la région ont élus des candidats du NPD, mis à la porte ceux du PCC et ils voudraient avoir des représentants conservateurs pour faire le travail des députés qu’ils ont mis au pouvoir. Vous relisez-vous parfois avant de publier?
Bonjour Reynald,
Vous parlez de la lutte de la drogue. J ai decouvert l histoire du centre Insite a Vancouver, il y a un debat pour decider si il va etre fermer. J ai entendu que des personnes veulent ouvrir des centres comme cela au Quebec. Quel est votre position sur ce sujet? Je trouve qu on ne parle pas beaucou de cet histoire alors que c est quelque chose d important, il y a beaucoup des problemes de la drogue.
Bonjour Frederich,
La drogue dure est un moyen d’évasion de ses problèmes personnels. Elle peut être aussi, quand elle est douce comme le pot, apaiser et réjouir, favoriser la convivialité, détendre… Personnellement, comme je suis un ancien drogué à la nicotine qui s’en est sorti il y a presque 20 ans, je ne toucherais pas à un joint, même offert en bonne compagnie, de peur que les cellules de mon cerveau nicotino-dépendantes ne se réveillent.
«les citoyens de Québec peuvent être soulagés d’apprendre que Maxime Bernier, celui dont leur maire Régis Labeaume a reconnu publiquement le « grand talent » sans pour autant l’honorer, ne soit pas responsable de la région de Québec…»
Moi, à la place de Harper, je ne me serais vraiment pas gêné, pour le faire!!!