Je suis rentré hier de Beyrouth par Air France. On m’a surclassé en classe affaires sans que je sache pourquoi, mais pour un vol de 4h30, c’est apprécié.
J’avais déjà visité brièvement le Liban il y a 7 ans dans un circuit qui y combinait aussi la Syrie et la Jordanie. Cette fois j’ai pu déguster encore plus ce beau pays parce que j’y ai séjourné une semaine et aussi que la situation pénible en Syrie a fait fuir les touristes. J’ai revu des sites archéologiques coups de coeur comme Byblos et Baalbek mais aussi découvert des coins peu visités. C’était mon premier voyage avec Arts et Vie, un voyagiste français spécialisé dans le voyage culturel. Les deux autres sont Clio et Intermèdes avec lesquels j’ai déjà voyagé en Iran au Yémen, en Libye, Syrie , Jordanie et Israël. Nous n’étions que 8 voyageurs.
Les bombardements et la destruction de Beyrouth au cours de la guerre 1975-1990 ne sont presque plus visibles. On a reconstruit mais beaucoup de choses ont disparu, il reste des trous…Les palmiers qui entouraient la Place des Martyrs à Beyrouth et que j’avais pourtant bien photographiés il y a 7 ans, ont disparu au cours du conflit israélo-libanais de 2006.
Nous avions de toute évidence une guide chrétienne – à laquelle j’ai offert un litre de pur sirop d’érable canadien- qui nous a amenés dans plusieurs églises maronites ou grecques orthodoxes (il y a plus de 20 confessions chrétiennes) et dans seulement deux mosquées dont la « beauté » davantage géométrique qu’artistique ne valait pas la peine que je retire mes chaussures… La guide a préféré éviter la ville biblique de Tyr, trop près de la frontière avec Israël qu’elle a appelée par deux fois la « frontière avec la Palestine occupée »…
Elle nous a exprimé sa désolation de constater une dette de 64 milliards de $ pour une population libanaise de 3,6 millions. Elle n’en revenait pas quand je lui ai parlé de la dette astronomique du Québec, de nos régimes de santé –pourtant inefficace- , d’éducation et de garderies mur à mur, la cigale québécoise aux dépens de la fourmi albertaine… le socialisme québécois à la grecque quoi!
Il y a au Liban des coins paisibles qui prêtent à la méditation comme la forêt des Cèdres – noter le Mont Liban recouvert de neige à l’arrière-plan- cliquez pour agrandir.
et des sites archéologiques presque déserts comme Baalbek. Noter la ressemblance de ce Temple de Bacchus romain avec le Parthenon de l’Acropole d’Athènes pourtant grecque. Les échafaudages du premier plan sont pour le Festival international de musique de Baalbek qui se tient annuellement de juin à août .Contrairement à Québec où l’on ne sert que du rock pour les jeunes, Baalbek est davantage pour les adultes, et offre donc surtout jazz, musique classique et opéra. On peut y entendre des grandes voix comme Jessye Norman, Placido Domingo et Barbara Hendrix (Elle est une grande soprano américaine.. eh non les jeunes! c’est pas la soeur de Jimi!)
On a parlé très peu de politique car dans ce pays biblique magnifique, c’est l’histoire qui domine… et elle n’est pas terminée. Avec Israël, la Jordanie, le Liban et la Syrie j’aurai presque complété mon périple de la Terre sainte; il ne me manque que l’Irak – terre d’Abraham, car c’est Babylone et la Mésopotamie et j’irai dès que la poussière sera retombée.
Je reviens demain à Québec et devrais reprendre le blogue bientôt.
« la cigale québécoise aux dépens de la fourmi albertaine… » j’adore l’image. Un thème sur lequel vous laissez entendre régulièrement votre amertume (et que je ne partage pas tout à fait) est l’appréciation par les jeunes de la culture et plus particulièrement la culture musicale. Je me considère comme composante de ces jeunes (37 ans …) j’apprécie grandement les Métallica, Rammstein et Black Eyed Peas de ce monde mais je suis aussi en mesure d’apprécier les autres styles que ce soit jazz, blues ou classique, toutefois ces styles ne se prêtent pas à mes états d’esprits quotidiens mais plutôt à un état de confort trop peu fréquent; quand on est pressé on arrête au McDo! Ma véritable critique face à l’éduction culturelle que j’ai reçu se situe plutôt au noveau de la littérature… le seul classique de littérature française que j’ai lu jusqu’à la fin de mon Cegep est … Le canard de bois!, les Hugos, Beaudelaire, Vernes, Dumas m’ont longtemps semblé être des personnages beaucoup trop poussièreux pour que l’on s’y intéresse. Ce ne semble pourtant pas être le cas de mes amis américains ou européens qui eux, dans leurs années d’étudiant, ont dû se familiariser non seulement au grands auteurs de leurs langues respectives mais aussi ceux des autres langues telles que le français. Je crois qu’il s’agit là d’une grande lacune de notre système d’éducation si ce n’est la plus grave.
La culture musicale est aussi importante que celle littéraire et doit être encouragée dans la famille mais enseignée surtout à l’école. Vous appréciez le rock moderne moi pas. Ça n’est pas de la musique, c’est autre chose, que j’appelle du boumboum. Vous comparez même avec Mc Do quand on est pressé et je vous donne raison. C’est la « musique » kleenex qu’on jette après usage. Si on prétend que c’est de la vraie musique, alors on doit pouvoir m’écrire au moins une page, une seule , une page intelligente, qui raconte quelque chose d’intéressant, sans fautes de français, sur une seule « oeuvre » des compositeurs et/ou interprètes que vous citez. Je n’accepte pas les « ya du beat, cé trippant, cé cool et cé hot… » servez-moi autre chose. Combien de gens de 60 ans et plus avec une formation universitaire et une culture décente fréquentent ce que ces jeunes appellent « concerts » au Festival d’été de Québec?
Sur une seule oeuvre de Wagner comme par exemple Tristan et Isolde, la littérature savante, thèses et essais, fait probablement plusieurs mètres d’épaisseur, sur une seule oeuvre! . Quelle est l’épaisseur de la documentation publiée sur une seule « oeuvre » de Metallica? Ou Iron Maiden? J’éprouve de la douleur physique (décibels douloureux) et mentale à l’écoute de ce boumboum. Et je suis sincère, pas snob! Ce boumboum m’irrite. Ce sont des cônes de carton qui vibrent dans des grosses caisses noires avec des effets stroboscopiques afin que les jeunes ne s’endorment pas. Les a-t-on déjà amenés dans une église pour leur montrer comment le facteur d’orgues rogne au couteau l’ouverture de ces tuyaux en étain afin que la colonne d’air qui produit ces sons magnifiques vibre au bon diapason? Le boumboum que vous aimez encore à 37 ans , c’est le syndrôme du hochet: le bébé dont les cellules cérébrales sont en voie de formation a besoin de stimulis grossiers pour demeurer éveillé: un mobile (le stroboscope fluo des « concerts rock » et un hochet qui fait chic chic comme le boumboum des ados attardés) . Comme le jeune amateur de boumboum, le bébé sombre dans le sommeil si jamais on l’expose à un adagio de Mozart ou de Beethoven… cé platte, cé endormant.. si l’immaturité cérébrale du bébé est compréhensible celle de l’ado est inacceptable. Voilà pourquoi je proposais des cours en Arts et culture dans un de mes billets précédents. Je saisis mal votre critère de disposition mentale nécessaire à la dégustation de la musique. Il faudrait expliquer. Je demeure néanmoins disposé à ce qu’un jeune , même de 37 ans, me prenne par la main afin de m’introduire à la « culture » de Metallica. Tout un contrat! Je n’ai rien contre les jeunes qui font des show boucane avec leur Toyota et qui sont les mêmes qui s’éclatent à ces « concerts », à la condition qu’ils ne me les cassent pas et surtout n’aient pas la mauvaise foi d’appeler ça de la musique. C’est normal à 13 ou 14 ans… le hochet…le mobile de Mickey Mouse…
Pour la poussière dont vous avez recouvert rapidement les auteurs classiques que vous citez, regardez la attentivement: c’est de la poussière d’or.
Accompagnez-moi dans une de mes visites d’écoles secondaires: vous constaterez le dégât. Il y a péril en la demeure. Que font les parents, les éducateurs?
M. Duberger je crois que nous ne réglerons pas sur ce blogue nos différents musicaux! Je crois cependant comprendre que c’est l’utilisation du même therme pour définir deux produits trop différents pour être ainsi mis dans la même boîte! et sur ce je suis en accord, je porterai donc attention à ne pas confondre musique est grande musique. J’imagine que c’est un sentiment similaire à celui qui m’affecte lorsque je n’ose plus me présenter comme écologiste de peur d’être pris pour un enverdeur!
Quant-à la responsabilité des parents et des éducateurs, je ne peux que prêcher par l’exemple et je m’y efforce, c’est ma responsabilité même si un peu d’aide du scolaire serait apprécié, on fera sans.
Avec la technologie, les talents naturels ont été expulsé de l’art. Les sons synthétiques ont dépassés le talent naturel.
Ceux qui ont de grand talent naturel, bien souvent dans d’autre facette de leur vie ne sont pas très fonctionnel. Ils existent toujours à notre époque mais ils ont été remplacés par le synthétiseur et la fille qui rêve d’être une vedette.
De nos jours ,le grand talent naturel tourne des croquettes chez Mc Donalds.