J’ai reçu plusieurs courriels suite à ma bascule involontaire vers mon propre blogue. Ceux qui aimaient bien me retrouver sur les Analystes ont au moins droit à une explication franche, donc je reproduis ici la réponse que j’ai faite aujourd’hui à l’un de vous qui s’interrogeait sur le silence du blogue de Jacques Brassard et sur la naissance aussi surprenante que spontanée de mon nouveau blogue.
Bonjour M. Laplante,
Je ne peux répondre pour M. Brassard, mais sur son dernier billet il dit partir pour le Mexique « sur les pas du chaman Guilbeault ». Il n’a peut-être pas l’ accès internet nécessaire à la gestion des commentaires de son blog.
Pour ma part, Ian Sénéchal m’a gentiment offert de gérer désormais mon propre blogue qu’il a généreusement configuré pour moi. Ian aime le contenu de mes billets mais il apprécie moins ma façon de gérer les commentaires. Il y a eu l’affaire de la CSQ qui nous a valu à lui et à moi une mise en demeure. J’ai pris la défense de Guillaume Simard Leduc, un des administrateurs du blogue qu’on traitait de facho et j’utilisais des termes qui ont été jugés politiquement incorrects par la CSQ. Ian m’a cependant affirmé que j’avais eu raison d’agir ainsi et que cette histoire avait non seulement servi Les Analystes mais avait aussi eu un dénouement heureux pour la cause du RLQ, dont il est l’un des fondateurs, et dont la graine a été semée chez-moi l’été dernier au cours d’un BBQ auquel étaient entre autres présents Joanne Marcotte, Ian et Guillaume.
Je vous rappelle que je n’ai jamais demandé de me joindre aux Analystes. C’est Ian qui est venu, il y a un an, me proposer d’écrire sur son blogue car il aimait mes idées et ma façon de les exprimer. Un de ses arguments qui a fini par me convaincre est qu’il est plus efficace de se joindre à un blogue collégial que de gérer son propre blogue individuel, lequel doit être régulièrement alimenté afin de soutenir l’intérêt des abonnés. J’espère qu’il a tort. On verra bien…
Pendant ma carrière de professeur à l’université, j’ai été aussi sévère et exigeant envers moi-même qu’envers mes pairs. J’étais aussi reconnu à l’UQAC pour ma franchise. J’ai accédé à des fonctions justement en partie pour cette qualité. J’étais un professeur qui n’avait jamais « magouillé » me disait-on. Ceux que je détestais aussi bien que ceux que j’adorais le savaient car je leur disais franchement. Cela m’a valu une réputation d’intégrité mais ça m’a joué de mauvais tours, de la part de gens qui me savaient clairement mais au moins ouvertement et honnêtement dans le « mauvais clan ».
J’ai conservé cette même attitude à la retraite, et peut-être l’ai-je exprimée de façon encore plus aigüe car à la retraite, on ne risque plus grand chose et on peut en envoyer promener plusieurs qu’ on a rêvé longtemps de remettre à leur place.
Mais je peux comprendre Ian de vouloir « relocaliser » un collaborateur comme moi, qui est devenu gênant et qui risque peut-être de compromettre ses plans, de blogueur ou politiques s’il s’en trouve. L’expérience aura duré une année et a été agréable même si je la termine avec une pointe d’amertume. Mais j’adore les plats aigres-doux… et j’ai une satisfaction: pour les centrales syndicales, ça fait un blogue de plus à surveiller…
J’espère que vous continuerez de me lire… ou à me surveiller…